Pourtant, ces rejets représentent une réelle opportunité et pourraient notamment être valorisés dans des boucles énergétiques.
« Les boucles énergétiques misent sur l’échange et la récupération d’énergie entre différents utilisateurs, explique Laurent Gagné-Boisvert, ingénieur senior chez BBA. Plusieurs scénarios existent : un client industriel peut, par exemple, capter la chaleur résiduelle de son procédé pour chauffer ses propres bâtiments ; mais on peut aussi avoir un quartier entier qui fonctionne en circuit intégré. »
Les avantages de ce modèle circulaire de gestion de l’énergie sont nombreux :
- Optimisation énergétique : elles récupèrent et réutilisent la chaleur perdue
- Réduction des GES : en limitant l’usage de combustibles fossiles elles contribuent à la transition énergétique
- Économies financières : elles permettent aux entreprises et collectivités de réduire leurs coûts énergétiques en valorisant une ressource disponible
- Résilience énergétique : en facilitant l’intégration de systèmes biénergies, elles offrent une plus grande stabilité et autonomie et viennent atténuer les périodes de pointe
- Synergie locale : elles favorisent la collaboration en créant des réseaux énergétiques plus efficaces qui rendent les territoires compétitifs et innovants, tout en favorisant l’intégration de projet d’autonomie alimentaire
- Viabilité de projets : dans le contexte de manque d’énergie, elles peuvent permettre à certains projets, autrement trop énergivores, d’être viables et durables.
- Intégration de technologies innovantes : grâce aux économies d’échelle qu’elles génèrent, elles facilitent l’intégration d’autres technologies d’efficacité énergétique, telles que les pompes à chaleur haute température et les systèmes de stockage
La récupération et la redistribution de l’énergie sont des leviers stratégiques pour une transition énergétique efficace.
« Pour y arriver, il faut conscientiser et développer le réflexe des études de faisabilité sur les boucles énergétiques le plus tôt possible dans un projet » mentionne Nicolas Lussier Lapointe, ingénieur chez BBA et membre du comité Boucles Énergétiques, une initiative du Réseau Énergie et Bâtiments.
« Il est essentiel d’effectuer une planification rigoureuse, tout en identifiant les sources de chaleur disponibles, les besoins des utilisateurs et la rentabilité du projet, ajoute Alexandre Rousseau, ingénieur sénior chez BBA. Par ailleurs, de nombreux programmes d’aide financière existent pour soutenir ces initiatives. En combinant planification stratégique et soutien financier, nous pouvons transformer une énergie perdue en moteur de développement durable et économique. »