Intervenir dans un milieu tout en le restaurant; c'est non seulement possible, mais nécessaire.

Allier développement industriel et respect du territoire

Alors que les pressions environnementales et sociales s’intensifient, les entreprises industrielles ont tout intérêt à intégrer les considérations environnementales dès la conception de leurs projets.

”Une équipe environnement présente dès la planification, c’est la clé pour passer de la conformité à la performance durable. Cela permet d’anticiper, de dialoguer et d’intégrer l’environnement à chaque étape du projet ”, explique Luc Guillemette biologiste et directeur des opérations chez Groupe Synergis.

Les services environnementaux jouent un rôle déterminant à chaque phase du cycle de vie :

1. Avant le début des travaux - Ils permettent de caractériser les milieux naturels, d’évaluer les impacts potentiels, de consulter les parties prenantes concernées et d’obtenir les permis nécessaires. Bien menées, ces étapes réduisent les risques de retard, facilitent l’acceptabilité sociale et posent les bases d’un projet solide et bien encadré.
2. Pendant l’exploitation - Un suivi rigoureux des milieux naturels s’impose : faune, flore, qualité de l’eau, de l’air et du sol. Ces données environnementales sont essentielles pour adapter les pratiques en temps réel, répondre aux exigences réglementaires et démontrer, de façon transparente, la performance environnementale du projet.
3. À la fermeture du site - Il faut alors procéder au démantèlement des infrastructures, à la remise en état des terrains et à la réintégration des écosystèmes. Cette phase de réhabilitation est souvent longue, complexe et sensible, et nécessite une planification rigoureuse.

Agir plus tôt, pour mieux restaurer

La réhabilitation progressive des milieux dans leurs projets industriels n’est pas encore la norme, mais gagne tranquillement du terrain.

Cette approche proactive consiste à intégrer la remise en état des écosystèmes pendant la vie active du projet, plutôt que d’attendre la fermeture complète du site. Elle transforme la gestion de fin de projet et permet une reprise plus responsable et durable du territoire.

Les avantages sont nombreux :

• Protection de l’environnement : en minimisant rapidement l’empreinte écologique, on protège plus efficacement les écosystèmes, la biodiversité, l’eau et l’air.
• Gestion des risques : intervenir tôt permet d’éviter des mesures correctives coûteuses, tout en limitant les risques juridiques et réputationnels.
• Engagement des parties prenantes : une approche proactive envoie un signal fort de responsabilité environnementale aux communautés et aux autorités.
• Retombées économiques : cette approche permet souvent des économies substantielles à long terme. Elle réduit les coûts associés à la fermeture, diminue l’ampleur des travaux de réhabilitation en fin de projet et peut même générer des revenus si les terrains remis en état sont réutilisés. Dans certaines juridictions, elle permet aussi de récupérer graduellement les sommes déposées en garantie pour la réhabilitation.
• Apprentissage en continu : chaque phase devient une occasion d’évaluer ce qui fonctionne, d’ajuster les méthodes et d’améliorer la réhabilitation finale.

”Certes, la réhabilitation progressive exige de repenser la façon de structurer, planifier et suivre les projets afin de tisser de nouveaux liens entre l’environnement, l’ingénierie et les opérations. Mais c’est un puissant outil d’adaptation continue, qui nous permet de corriger, d’améliorer et, ultimement, de mieux respecter les milieux que l’on transforme. ” ajoute Théo Charette, consultant principal en environnement et directeur de bureau chez CPP Environmental.

Et si l’ingéniosité, c’était aussi de restaurer le territoire au même rythme qu’on le transforme?